Je m’exécute, pensant à une réunion avec le capitaine…

Loin s’en faut. Arrivé dans le poste de pilotage, il ne se passe rien !...
Une sorte de lubie soudaine du jeune type…

J’opte pour sortir sur la passerelle et faire quelques clichés.
Croisant une jeune femme Taiwanaise sur la coursive, elle me demande de la prendre en photo avec son appareil.



Et nous engageons conversation.
Elle s’appelle Cubi, elle est professeur de piano et elle revient d’un voyage seule en Inde durant 3mois.
C’est la première fois qu’elle vient visiter cette île d’un autre temps.

Je ne sais pourquoi, mais très vite j’ai envie de l’embrasser.
Je me tiens évidement, je ne suis pas comme çà !

Et nous parlons de nombreuses heures…
Elle a prévu de faire le tour de l’île à pieds en 4 jours.
Je lui fais part, sans aucune ambiguïté, que je vais tâcher de louer un scooter et qu’elle peut m’accompagner pour un bout de chemin si elle le souhaite, tout en descendant quand elle le veut à sa guise.

Elle a entendu parler des maisons troglodytes de l’autre côté de l’île et nous nous y rendons.
C’est ainsi, ne restant qu’un seul hébergement de libre, que nous décidons d’un tacite commun accord de le partager.
Investissant les lieux, je lui pose toutefois la question si elle a l’habitude de partager une chambre avec un homme inconnu…
C’est la première fois, pour elle, comme pour moi… (J’en ai partagé des chambres et des lits, mais jamais avec une inconnue !...)

Nous flânerons ensemble, irons dans la forêt la nuit et partagerons la même paillasse pour dormir…
Tout se passe comme dans un rêve…
Il ne se passe rien entre nous, mais l’échange avec Cubi est tout simplement délicieux…







Pourtant à chaque instant, je crève d’envie de l’embrasser…
Que faire ?... Oser ?... De toute façon, je n’ai rien à perdre !...

Et voilà que se promenant dans une petite baie, sur le bord d’une plage, elle m’avoue qu’elle a peur de la mer…



Je lui propose de l’emmener doucement se baigner.
Restant tout habillée, elle accepte, confiante…
Pour palier aux quelques vagues, elle flotte reposant dans mes bras.
Je m’éloigne peu à peu du rivage jusqu’à ce qu’elle n’ait plus pied.
Là, n’y tenant plus, je me jette à l’eau (c’est fait de toute façon) et je lui déclare que si elle veut revenir sur la plage, son destin étant entre mes mains, elle n’aura d’autre choix que nous nous embrassions…
Timidement, nos bouches s’effleurent…
Elle avait peur, de moi… Et moi d’elle…



Les 3 jours suivants se passent d’une façon magique, comme pour une aventure sans lendemain, intensément…
Car je quitte Taiwan dans 4 jours !...



Revenus sur le continent, en route pour la ramener en voiture à Kaohsiung sa ville natale, ayant de peu évité le tremblement de terre, je sens que le chagrin monte en elle et qu’elle va pleurer !
Je la réconforte, me faisant fort de lui expliquer que nous avons vécu tous ces moments avec intensité, en nous aimant sans limite, mais qu’il faut qu’elle garde ces instants comme des souvenirs magnifiques et non se perdre dans une tristesse qui n’a pas lieu d’être…

Je la dépose dans sa grande ville au bord de la route, elle a réussi à passer le cap, nous nous quittons, adieu !...

Je reprends la bretelle d’autoroute et je fonds aussitôt en larme au milieu des quatre voies, aveuglé par cette tristesse profonde qui me submerge soudain et à laquelle je ne peux pas résister…
Je lui téléphone en sanglots, pleurant à son oreille que je ne veux pas la quitter !…

Le surlendemain, je suis au Laos.
Et nous nous appelons chaque jour de nombreuses fois.
Nous nous manquons tant, c’est une vraie souffrance !...
Je lui propose ainsi dans un accès de fougue amoureuse qu’elle vienne me rejoindre au Laos…

Et elle accepte !... Elle va se faire remplacer pour 2 semaines et elle vient me retrouver à Vientiane.
Je l’aide pour le prix du billet d’avion et elle débarque 3 jours après…

Quand on rencontre l’Amour, il faut le vivre à tout prix, sinon l’on risque de le regretter toute sa vie !...





Les retrouvailles sont intenses et très vite, dans la force de notre relation, je lui ai demandé si, pour nous seulement et uniquement, elle voulait être ma femme !...
Je sais, c’est fou, mais çà n’engage en rien…
Pas de papiers officiels, juste un partage moral…
Et c’est Oui, elle veut que je sois son mari, pour nous, devant l’éternité…



Alors j’ai organisé une petite cérémonie le lendemain soir dans notre appartement à Vientiane, avec du Champagne et du saumon fumé que j’avais dégoté en ville !
Mes amis Dom et Lyn se joignent à nous et ont la responsabilité d’être nos témoins respectifs.
Il faut faire les choses bien tout de même…
Malgré le fait que ce soit « pour de faux » !...





Je prononce un petit speech, nous nous disons Oui, et nous échangeons nos présents.
Pour moi, c’est le collier de Rahan en dent de sanglier que j’ai acheté avec Cubi le premier jour à Lanyu et que je porte désormais en permanence…
Pour elle, ce sont les boucles d’oreilles que je lui ai offertes le dernier soir à Taiwan.

Et je l’ai même portée pour rentrer dans l’appartement ensuite !...



Et nous avons coulés quelques jours supplémentaires de doux bonheur à Vientiane…











Quelques jours après nous prenions le chemin de Bangkok afin de prendre nos avions respectifs…







Nous nous sommes quittés en pleurs à l’aéroport, moi retournant en France, Cubi revenant à Taiwan…
Les yeux embués par les larmes…





… nous savions que le chemin serait long avant de pouvoir se retrouver !...

Mais l’avenir nous réserve de nombreuses surprises !...

A suivre…

Uxar



Pour accéder au Chapitre suivant dans l’ordre Chronologique, cliquez ici :

29/05/2006 Paris / Vientiane en Voiture



Retrouvez Uxar Carnets de Voyages édité sous forme de livres et d'ebooks disponibles sur la librairie de vente en ligne sécurisée TheBookEdition.com
Plus d'infos en cliquant ici