Nous avons un touk-touk à 9H30 depuis la guesthouse pour nous emmener au ponton. Pour la première fois nous prenons le billet auprès de l’hôtel, car il était tard hier et que le guichet à l’embarcadère était fermé. Et bien çà n’est vraiment pas à conseiller !...
Arnaque !... Petite, mais quand même, je n’aime pas çà !...
Bon nous étions un peu fatigué et fainéants après le trajet en bus hier…
Déjà, en payant la nuitée de la BAP Guesthouse, la patronne veut nous faire le taux de change du $ en Kip (monnaie Lao) à 1$ pour 9000 Kips alors que le taux officiel bancaire est de 1$ pour 10 000 Kips (10% de différence !).
De surcroît, elle nous fait payer 22$ par personne pour le trajet pour Luang Prabang (2 jours de bateau), nous fait accompagner par un touk-touk qui lui coûte 0,5$ et nous donne une enveloppe avec nos passeports et l’argent. Le chauffeur nous dépose et se casse illico, et c’est à nous de prendre nos billets au guichet, comme nous l’aurions fait par nous-même normalement !
Le tarif officiel est de 20$ et c’est évidement ce qu’il y a dans l’enveloppe ! 2$ de commission par personne, pour aucune prestation, c’est cher ! Ce n’est pas grave, mais cela dénote bien la mentalité dans cette ville « touristisée » !...



Le bateau est bien plus gros que ceux de la Nam Ou (voir « 09/10/06 La Nam Ou pour Nong Khiaw » sur le Blog), 3 mètres de large par 25 mètres de long avec des bancs en bois pour s’asseoir.
Nous sommes venus tôt, 2 heures en avance pour être sûrs d’avoir une place assise, et bien nous en prend….





Bientôt des hordes de touristes se sont mises à débarquer….
Le bateau d’une capacité officielle de 30 personnes, accueille très rapidement près de 60 personnes…Un véritable troupeau de jeunes vacanciers de 20 à 25 ans, Anglais, Français et autres, arrivant tous de Thaïlande où ils ont fait la fête à Koh Panghan où ailleurs, impolis (torse nu / çà ne se fait pas ici !), criants, bouteilles de bière à la main, à 10 heures du matin, belle image une fois de plus que montrent ces « farangs »…
Aucun respect de la culture du pays.
Ils boivent comme des trous, bière Lao et whisky coca, sont rapidement ivres, se mettent à fumer des joints, sont « stones », hurlent hystériquement tels des sales gosses, c’est insupportable !...
Chacun fait ce que bon lui semble en privé, dans une fête, une full Moon Party ou autre, et je n’ai aucun jugement quant à la consommation de quelque substance que ce soit. Mais un tel étalage malsain de débauche dans ce bateau, à importuner les autres voyageurs et à montrer des comportements choquants à la population locale me parait tout à fait déplacé !... Ils n’ont aucune fierté d’eux-mêmes ! C’est triste…
Et de voir ce pays si calme, le Laos envahit par ces « mauvais » touristes irrespectueux et vulgaires (et çà y va de fucks, de shit, …) qui se comportent comme ils le font en Thaïlande ne présage rien de bien pour ce beau pays. Puisse ais je me tromper !...



Nous descendons lentement le cours du Mékong…
Les mêmes paysages que nous connaissons bien maintenant sur ce large fleuve. Cultures sur les rives, pêcheurs sur les bords, enfants, buffles, montagnes, éternelle dense végétation, tout est un perpétuel recommencement au fil des heures, bercé par le ronronnement bruyant et lancinant du moteur…







Les jambes sont engourdies d’être assis depuis si longtemps sur les bancs en bois. Mais nous en avons l’habitude désormais… (Un petit conseil : munissez vous d’un coussin ou d’une serviette de toilette pliée pour rendre le voyage un peu plus confortable, vous ne le regretterez pas !)
Une grosse averse, capes de pluies, aux abris…
Nous sommes moins rêveurs aujourd’hui, c’est moins poétique et pour cause des cris qui troublent notre torpeur… Et puis après les paysages superbes de la Nam Ou (voir « 09/10/06 La Nam Ou pour Nong Khiaw » sur le Blog), le voyage sur le Mékong parait plus désuet, moins impressionnant… Tout reste relatif, mais quand même…

18H, 6 heures de trajet, le soleil se couchant, nous arrivons à Pakbeng, village construit sur la pente d’une colline.



Nous sortons vite du bateau afin de trouver rapidement une chambre d’hôtel avant la horde de ces « voyous » notoires. Et sur la berge, des dizaines de rabatteurs se précipitent sur tous les passagers débarquant, leur proposant des ébergements, s’appropriant les sacs sans l’autorisation de leur propriétaire…. (Attention, il y en a qui disparaissent souvent !…)
J’hallucine !... C’est la première fois que je vois cela au Laos… En Thaïlande, en Inde, en Egypte, …, c’est malheureusement le cas depuis longtemps ! Mais ici, çà m’attriste une fois de plus…



Nous nous extirpons de cette horde de « barbares » (locaux cette fois-ci) et remontons la rue unique du village pour aller visiter la guesthouse la plus éloignée de l’embarcadère, histoire d’être au calme.





Juste 400 mètres à parcourir, mais tous les restaurants, tous les commerçants, tous les hôtels vous haranguent pour vous proposer leurs prestations… C’est insupportable une fois de plus…
Villasak Guesthouse (Done Vilasak c’est la même), nous propose une chambre correcte, mais à 2 lits pour 10 $. C’est super cher ! Du coup en fait, il y en a d’autres, les mêmes avec un grand lit, à 7 $. J’argumente à 6 $. Ok !
C’est situé à la fin du village, pas de fête « Farang » possible ici …



Nous soufflons un peu et soudain plus d’électricité à notre étage. Il est 18H30.
Je descends, on me dit d’attendre, et puis non, il n’y aura pas d’électricité… Je leur fais comprendre fermement, que je ne suis pas content du tout, et juste après, comme par hasard, l’électricité revient… Mais en partie seulement. La salle de bain et le ventilo, pas de lumière dans la chambre…
En fait nous sommes les seuls clients et ils ne veulent pas faire d’efforts. Cà continue !...

Pakbeng ainsi que Huay Xay sont des villes en situation de monopole face à la masse des touristes arrivant de Thaïlande et dans l’obligation de faire étape dans ces endroits. Et donc la population locale ne se concentre qu’à extirper le maximum d’argent à leurs « hôtes » de passages, sans pour autant leur donner une prestation correspondante, loin s’en faut !...

½ heure pour avoir une pauvre bougie, et encore, je suis allé la chercher… Ils en ont profité d’ailleurs, prétextant qu’au matin le bateau partait tôt, pour me harceler de nouveau, en essayant de me forcer à commander petits-déjeuners, repas à emporter, etc… J’ai simplement répondu que nous mangions au talat tsao (marché du matin). Non mais !… Quelles mauvaises façons… Et même pas sympas en plus…

Allez, corvée de lessive, je n’ai plus de tee-shirts propres, tout est rouge de poussière… Puis nous sortons pour dîner.
Ici, dans la rue et même au restaurant, des dizaines de jeunes mecs vous abordent pour vous proposer de la « Marijane » ou de l’opium. Même le responsable de notre guesthouse voulait m’en fournir. Une fois de plus, à chacun son choix, mais ici il y a des risques…
La méthode habituelle est de te demander ta nationalité, ton prénom, de te proposer une banane ou des cacahouètes, genre pour se montrer sympa, puis mine de rien de te demander dans quel hôtel tu résides.
Cela fait, il connaît tout de toi et il te propose d’acheter ces substances prohibées. Une fois l’opération faite, il est très facile pour lui de te dénoncer auprès de la police locale, moyennant certainement une petite récompense, et rien n’empêche désormais que tu te fasses interpeller… Nom, nationalité, hôtel ! Attention, c’est vraiment rempli d’arnaqueurs… Et après, cela peut coûter très cher pour se faire libérer !...
Moi je les sens venir à l’avance. Je suis Japonais (ils me croient !), je m’appelle Sonomitshi, Cubi Sonimitsha, et nous vivons quelque part !...
A leurs avances, je les remercie vite fait, et leur fait comprendre poliment mais sèchement de dégager… Je n’ai rien à me reprocher mais c’est plus prudent…

En rentrant à la guesthouse vers 21H30, ils ont de nouveau coupé toute l’électricité ! Et ils refusent de la remettre prétextant qu’il n’y en a plus, alors qu’eux-mêmes au rez-de-chaussée ont de la lumière, la TV et de la musique… Cette fois je me suis bien fâché, histoire de leur faire comprendre que c’était de l’abus délibéré. Cà commence à bien faire.
Ils n’en menaient pas large. Les Laos détestent que l’on s’énerve (c’est culturel) et c’est très dur pour eux de se faire disputer en public, surtout lorsqu’ils ont tord. On dit qu’ils « perdent la face » ! Ensuite ils sont terriblement vexés et peuvent même devenir revanchards… Et ici particulièrement, je me méfie… J’ai bien fermé les verrous de la chambre, on ne sait jamais…

Moralité de cette journée. A mon avis, il n’y a pas grand-chose à faire dans cette partie du Laos en tant que voyageur.
A Huay Xay et à Pakbeng il n’y a rien de typique, ni monuments, ni ethnies, ni nourriture particulière qui vaille le déplacement… C’est plus cher qu’ailleurs, envahi de touristes irrespectueux et c’est plein d’arnaqueurs en tous genre… C’est tout juste bon à passer en transit, et encore….
A chacun sa recherche… Moi, ce n’est pas la mienne… A vous de juger…

Nuit, silence total, repos…

A suivre…

Uxar



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