A l’origine Nouville était une île, elle fut reliée à la Grande terre après des opérations de comblement, elle abrite des bâtiments de l’ancien pénitencier et Cécile travaille dans une salle nommée l’Infirmerie car c’était l’ancienne infirmerie du pénitencier.



Plus loin la baie de Kuendu est l’endroit où Laurent donnera demain son cours. Le club fait partie d’une structure hôtelière de luxe avec bungalows sur pilotis.





En attendant Laurent, Cécile compte bien profiter de la plage déserte et faire du snorkling (masque et tuba)...



Pour ce qui est des démarches administratives, nous avons pu ouvrir un compte bancaire joint où nos salaires seront versés, car tout passe par les banques !

Nous continuons de démarcher, dans les clubs pour Laurent et au Vice Rectorat pour Cécile, nous avons visité la plupart des administrations de la capitale !!

Samedi dernier nous sommes allés à une manifestations festive sur la place du marché, en effet le 24 septembre est la date de « rattachement de la Nouvelle Calédonie à la France » (la métro).
Il n’y avait que des kanaks, les visages pâles se faisaient rares et discrets !
Le podium était animé par des groupes mélanésiens des îles alentours et le discours sous-jacent était bien « la Kanakie aux Kanaks ».
Nous écoutions quant un kanak près de nous, qui avait déjà bien bu, se mit à scander « mon pays, la Kanakie (Nouvelle Calédonie pour ceux qui n’ont pas compris), la Kanakie aux Kanaks ».
Bref, il était temps pour nous, encore bien pâlichons, de rentrer à l'appart, çà commençait à chauffer !...

Ce rassemblement nous a permis de voir l’ampleur de la tendance indépendantiste que semble bien canaliser le gouvernement français...
Certes la cohabitation des Calédoniens (descendants des bagnards), des Métros installés et des Kanaks ou Mélanésiens a fait naître un métissage.
Nous rencontrons des êtres qui veulent penser que cet esprit indépendantiste n’est qu’ « une minorité d’extrémistes ».
Mais il est clair que cette « minorité » représente la couche pauvre de la société calédonienne, elle semble survivre dans ce monde de richesses mal réparties et sa rancœur à l’égard des blancs, qui possèdent les richesses ou du moins en bénéficient, existe comme une tension muette.
Ainsi dans les bus, la majeure partie des voyageurs sont des Kanaks, tout comme la plupart des piétons de longue distance, les blancs ont des autos.
Certes, il y a des Kanaks qui ont des autos et parfois de beaux 4x4 mais la tendance est là.....

Et pourtant dans la rue si vous, blanc(he), regardez un Kanak et lui souriez, alors son regard étonné fait place à un large sourire et vous échangez un « bonjour » sincère.
En laissant le mépris des uns et la haine des autres, les rapports pourraient-ils changer ?
Ou l’histoire des hommes est-elle trop ancrée dans les cœurs ?

A force de rencontres nous commençons à entendre les différentes voix de ce pays.

Mais le soir nous les faisons taire pour nous retrouver tous les deux, dans notre studio avec les oiseaux endormis dans les papayers et les lézards qui claquent leur langue le long des murets.

Nous vous embrassons chacun chaleureusement,

Cécile et Uxar



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30/09/05 Le tour du Caillou



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