Petit déjeuner au restaurant Indien d’où part le bus à 8H30, puis 2 heures de trajet sur l’éternelle Route 13 qui traverse le Laos dans toute sa longueur du Nord au Sud.





Les paysages changent à mesure, la végétation aussi…



Ce ne sont plus les vertes plaines étendues et cultures de rizières, mais des monts et vallons où cocotiers et palmiers commencent à abonder…
Les tons virent au jaune paille, c’est la saison sèche.
Les récoltes de riz sont finies, nous sommes en hiver.
Mais la température est de 30 à 32 degrés tout de même !...





Les arbres sont désormais couverts de petites feuilles, style saules, bambous et arbres fruitiers…
La forêt tropicale est terminée, nous passons sous les 15 degrés de latitude Nord en nous rapprochant de l’équateur.
Les paysages nous font penser parfois à la savane africaine…
Il suffirait de remplacer les buffles par des gnous et éléphants, les vaches par quelques antilopes…



Et nous continuons à suivre le cours du Mékong...



Après une bifurcation, un long chemin de terre défoncé nous emmène dans un village au bord du fleuve, Ban Nakasang.





Quelques baraques en bois et échoppes, nous sommes dans un autre temps…
L’électricité est rare ici, quelques heures le soir et les blocs de glace à destination des glaciaires sur les îles en face sont conservés dans de la paille…



Nous achetons notre billet pour le bateau dans l’une des cabanes,…



… puis nous prenons une pirogue pour nous acheminer sur Don Khône.



Nous traversons à bord de la frêle embarcation l’immense largeur du Mékong en nous enfonçant dans le dédale des chenaux entre les centaines de terres émergées.













La soudaine sensation de calme et de vie paisible nous envahit…
De simples bungalows sur pilotis bordent les rives, et c’est une de ces demeures qui sera la notre ce soir…





Cette ambiance et ces simples paillotes me font penser à l’île de Koh Tao, en Thaïlande, lorsque je l’ai découverte encore sauvage au début des années 90’ (que de changements depuis !)…





Nous débarquons à Ban Khône après 20 minutes de navigation, simple village constitué d’un chemin en terre longeant le Mékong, les habitations et les petites guesthouses étant posées çà et là tout du long, parfois même flottant sur le fleuve…









Quelques rares vélos et motos sillonnent le sentier à petite vitesse, un ou deux rare touk-touk local transporte des enfants à l’école du village…



Nous nous rendons en suivant le chemin à la Somphamit Guesthouse que j’ai repéré dans le Lonely Planet.
Un bungalow sommaire mais propre est disponible, planté sur la rive du Mékong à 3 mètres des flots, avec terrasse et hamac, moustiquaire, ventilo (le soir), salle de bain avec eau froide.
4 $, c’est parfait pour nous...













C’est un bain de sérénité que nous venons prendre…

Je me sens transformé par un tel rythme que j’apprécie tant…
Le calme, la douceur de vivre, bercé par des rires d’enfants et de quelques pirogues passant sporadiquement sur le fleuve…
On pourrait y passer des semaines entières !...







Après un frugal repas, nous partons visiter l’île à pied dans le but d’aller voir les rapides et les cascades du Mékong…





C’est le seul endroit où le puissant fleuve n’est pas navigable.

Les colons Français de l’Indochine avaient construits ici un ingénieux système pour faciliter les transports de marchandises et de passagers depuis la mer, au Vietnam (et en provenance de métropole), jusqu’à Vientiane au Laos.
Les bateaux s’arrêtaient aux deux extrémités de l’île, puis une voie ferrée acheminait le tout sur une distance de 14 Km, au moyen de ponts enjambant les bras du Mékong.







L’utilisation du train ayant été abandonnée en 1940 sous l’occupation Japonaise, la population locale s’est depuis appropriée les rails et traverses pour en faire des barrières de jardins et poutres diverses… Rusé !





L’administration française de l’époque y a laissé également les vestiges de ses bâtiments officiels.





Suivant un sentier de campagne, nous traversons sous un soleil de plomb de vieux temples dévorés par la végétation et des hameaux d’un autre temps…















C’est le calme avant la tourmente…



Après 2 Km nous débouchons sur les impressionnantes chutes du Mékong…



Vacarme assourdissant, puissance incroyable de l’immense fleuve qui soudain se précipite de plusieurs dizaines de mètres de haut dans une gorge encaissée…









C’est fascinant, hypnotique !...





Malheureusement, sur le retour, au détour d’un chemin nous découvrons l’envers du décor… Voilà ce que procure l’affluence touristique !… Et ce n’est pas joli à voir !...



Nous sommes rentrés au crépuscule, les yeux remplis de lumière…

Ici, pas d’électricité, quelques batteries et petits groupes électrogènes privés pour fournir quelques lueurs à la tombée de la nuit…

Douche froide, petit resto et coconut soup, puis rêveries sur la terrasse du bungalow sous l’éclairage féerique de la pleine lune sur le Mékong…



Jusqu’à l’arrivée des fantômes…



Pourvu que le tourisme ne change pas trop vite cet endroit !…
J’en ai malheureusement très peur !...

Nous serions bien restés quelques jours à flâner à Don Khône, mais le temps nous étant compté pour visiter le Cambodge, nous repartons demain matin.
Nous reviendrons, c’est promis !...

A suivre…

Uxar


Un conseil au passage : prévoyez des Kips en venant à Don Khône, les dollars y sont acceptés mais à un taux misérable !... (8000 à 8500 kips pour 1$ au lieu de 9500 à 10 000 ! Monopole oblige !...)



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05/12/06 Destination Kratie... Cambodge





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