La route vers le Sud s’avère être de bonne qualité désormais.
C’est un des axes principaux du Cambodge. Il est particulièrement usité, surtout à l’approche de la capitale.



Les paysages sont similaires tout au long du trajet, palmiers et cocotiers, rizières, vaches au milieu de la route, maisons sur pilotis, chars à bœufs, carrioles tractées par des chevaux…



A mesure que nous approchons de Phnom Penh, les villes se font plus grandes et plus modernes. Le chauffeur du bus s’efforce de rentabiliser le klaxon en l’utilisant à tout bout de champs, au moindre véhicule, cycliste piéton ou animal…



A bord, très peu de touristes, essentiellement des Cambodgiens.
Et cela s’est ressenti dès le départ, au son saturé des films et de la musique diffusés sur la télévision à bord…

Le plus étonnant est que les passagers ont pour habitude de déverser tous leurs déchets sur le sol du bus : pelures de fruits, noyaux, papiers, bouteilles, etc…

Comme pour chaque long parcours, le bus s’arrête à mi-chemin dans un petit resto local, afin de satisfaire les besoins naturels et de se remplir l’estomac.
La pause pipi suivante se passera en pleine campagne, sans « petits coins » pour ces dames ! Comme d’habitude !...



Phnom Penh est une très grande ville avec ses 1, 2 millions d’habitants (comparé aux 200 milles de Vientiane !...) et de style urbanistique que je qualifierais d’assez moderne pour l’Asie.
Larges avenues goudronnées, trottoirs en bon état général, immeubles en béton de plusieurs étages, et une circulation intense des voitures, des motos-taxis, des touk-touks, des mobylettes et autres cyclo-pousses (vélos-taxis) …
Çà s’entrecroise dans tous les sens dans un chao organisé aux bruits des klaxons et dans la fumée noire des pots d’échappements…



13H30. À la descente du bus, c’est une horde de chauffeurs de touk-touks et de motos-taxis qui nous tombe dessus, à crier haut et fort pour nous proposer leur véhicule.
Il est très dur de s’en extirper ! C’est partout pareil, en Inde ou ailleurs, il faut juste se frayer un chemin, faire le sourd et tracer…



Nous savons déjà où nous voulons aller et ce qui tombe bien, c’est que ce n’est pas très loin à pied. Nous avons repéré dans le Lonely Planet des hôtels autour de « Psar Thmei » (Central Market) qui se trouve à 10 minutes de marche.
Il fait chaud, 34 degrés, je suis bien chargé (j’ai de plus les ordinateurs) et nous baignons aussitôt dans la cohue…





Carte en main nous arrivons vite à la rue 51.







Après la visite de quelques établissements hôteliers, nous décidons de nous installer à la « Happiness Guesthouse », hôtel ouvert récemment et très confortable.
Vraiment propre, A/C, douche bien chaude, TV câblée avec 70 chaînes, un bureau et un super matelas…
10 à 12 $ la nuit. Il y a moins bien mais c’est le même prix !...



A peine installés et rafraîchis, nous partons à la découverte de la ville, en quête avant tout d’un quelconque substrat afin de se remplir l’estomac…
Le Cambodge est réputé avoir une bonne variété culinaire et nous comptons bien nous régaler !...

Aussitôt, nous tombons sur Tin Tin, un grand restaurant au menu alléchant…



Nous optons pour des crevettes et fruits de mers, mets très bien cuisinés, copieux et seulement à 3 ou 4 $ le plat… Nous sommes à proximité de la mer et nous voulons en profiter.
Cela nous change des tarifs à 1 ou 2 $, mais il faut savoir se faire plaisir !...





Nous visitons ensuite le marché central à l’étonnante architecture monumentale, un style « baroque » façon Gotham City…





Vêtements, bijoux, sacs, produits d’entretien, DVD, nourriture, on trouve vraiment de tout… Et ce qui frappe de prime abord, c’est le prix vraiment très bas de tous ces articles…
Moins cher qu’en Thaïlande, moins cher qu’au Laos, en négociant bien, c’est très abordable. 1 $ le tee-shirt, 2 $ le DVD, 3 $ la chemisette, 4 $ le kilo de belles crevettes, 6 $ celui de Gambas…
Et il n’y a que l’embarras du choix !…





De surcroît, chaque personne est aimable, souriante, accueillante, chaleureuse… Que de superlatifs mais c’est réellement notre sentiment…

Mais au travers de nos déambulations, nous commençons à être confrontés à la pauvreté et à la mendicité. Femmes en haillons, enfant en bas âge dans les bras, faisant l’aumône en attirant pitié, hommes estropiés, handicapés par l’explosion d’une mine antipersonnelle ne leur ayant laissé qu’une jambe pour marcher, voire uniquement les bras pour se déplacer !...



C’est évidement très dur et attristant…
C’est malheureux à dire, mais nous ne pouvons pas céder avec sensibilité à l’acte de mendicité…
Le problème est d’ordre interne au pays, et en tant qu’observateurs, nous pensons que nous ne devons pas interagir dans la circonstance. Il ne faut pas encourager les formes de mendicités… Le Cambodge est en pleine voie de reconstruction, chacun découvre sa place dans cette nouvelle société et la conscience de subvenir aux besoins des plus démunis est omniprésente. Ce n’est pas à nous de changer les règles, les dés malheureusement ont déjà été jetés depuis longtemps…C’est un très long débat (et ce n’est pas le but ici), je laisse à chacun d’en juger par lui-même !...
Nous ressortons donc du marché…



Après « Psar Thmei », nous découvrons à proximité « Soya Market », un « shopping center » sur plusieurs étages, moderne et climatisé. C’est surprenant mais néanmoins paradoxal !
Dans le royaume de la contrefaçon, ici la spécialité c’est la copie de jeux de consoles électroniques…



La nuit tombant, nous continuons notre découverte de Phnom Penh en errant de rues en ruelles, tout en nous approchant de la rivière « Tonlé Sap » qui se jette dans le Mékong à quelques kilomètres…

Les rives du large cours (200 mètres de large à vue de nez) sont, tout comme à Vientiane, le quartier touristique par excellence. Les tarifs des restos et des cafés sont exorbitants, on se croirait sur la Croisette à Cannes !...
Et le plus choquant, ce sont les nombreux enfants de 8 à 10 ans qui haranguent les promeneurs pour leur vendre absolument des livres guides de voyage, contrefaçons bien sûr ! Ensuite, ils te collent aux baskets des minutes entières, et tu as beau leur exprimer gentiment que tu as déjà ton bouquin de route, soudain ils se mettent à t’insulter en Cambodgien parce que tu ne leur en a pas acheté un exemplaire !....
Et ce ne doit pas être très joli à entendre !... Surtout dans la bouche de petits lutins comme çà !...
J’en reviens au fait que la mendicité acceptée par les touristes change les mœurs d’une population…

A peine sortis de cette avenue touristique, nous trouvons aussitôt un marché de nuit, fréquenté lui par les habitants du quartier, et pratiquant des prix tout à fait normaux…
Cubi en profite pour nous acheter une brochette d’œufs et un paquet d’intestins de porc grillés à emporter, histoire de nous mettre en appétit…



Le retour nocturne au travers des petites rues nous amène à pratiquer un « safety-food-stop » chez Tin Tin de nouveau, afin de nous coucher repus, la bouche et l’estomac satisfaits…

Nous repasserons bientôt à Phnom Penh, mais demain destination Sihanoukville sur la côte méridionale du Cambodge.
Cela fait longtemps que je n’ai pas goûté l’eau de la Mer de Chine…

A suivre…

Uxar



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08/012/06 L’Appel de l’iode, Sihanoukville... Cambodge



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