Destination Macao...
Par UXAR, dimanche 20 mai 2007 à 03:53 :: Macao :: #130 :: rss
Les aventures continuent…
Après ces quelques mois à découvrir jour après jour l’étonnante société Taiwanaise, je pars quelques temps pour une escapade dans la mythique Macao…
J’ai avant tout besoin de renouveler mon visa touristique et il faut donc que je sorte quelques temps du territoire de la République de Chine, à savoir Taiwan…
Mais Taiwan étant une île, et bien la moindre destination se trouve accessible uniquement par avion, les frontières de la République Populaire de Chine à proximité étant toujours fermées, encore de nos jours !...
Aussi j’ai choisi Macao, qui tout comme Hong-kong n’est qu’à 1H15 de vol, car la destination est tout simplement fascinante !...
Ancienne colonie Portugaise, Macao n’a été rattachée à la Chine que depuis 1999 et conserve une grande histoire d’un port Franc des siècles durant et une culture Sud Européenne très ancrée…
L’architecture historique est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco ce qui devrait permettre d’en conserver les traditions séculaires…
Constituée d’une péninsule appelée Macao et de deux îles désormais reliées entre elles (Taipa et Coloane), le mélange des influences chinoises et portugaises représente une forme de société différente qu’il me plait bien à aller découvrir…
Implantée à l’embouchure de la Rivière des Perles et baignant à quelques encablures de la ville de Canton, c’est surtout sa célèbre voisine Hong-Kong qui irradie de ses lumières et de ses tours toute la région…
Mais Macao est loin d’être en reste…
Et c’est ce que je vais tâcher de découvrir et de vous faire partager…
Mais l’image que j’ai avant tout de Macao est un port grouillant de tripots et de prostituées, tel un inconscient collectif généré par les films Hollywoodiens…
Dimanche 20 Mai, j’ai un avion de la compagnie Air Macao qui décolle à 19H30 depuis l’aéroport de Kaohsiung.
Mais comme il a plu des « Prunes » toute la journée (expression Taiwanaise, littéralement pleuvoir des cordes), les conditions météorologiques handicapent le trafic aérien dans toute l’Asie et mon vol s’en retrouve retardé de 3 heures.
J’enregistre mon bagage et je prévois de revenir à l’aéroport un peu avant l’embarquement.
Je saute dans un taxi et je reviens à la maison, à la grande surprise de Cubi…
A mon retour tranquille au terminal international à 21H (mon avion ne décollant que dans une 1H30), je me retrouve soudain surpris en constatant que tous les guichets de l’immigration sont fermés et qu’il n’y a pour ainsi dire plus personne dans l’aéroport !...
Cà jette un froid !
Mais un agent de sécurité, vraiment étonné que ma carte d’embarquement soit prévue pour 19H30, passe un coup de fil, et quelques minutes après, un agent de la Police des Frontières vient procéder à mon admission en zone internationale…
Je m’en sors bien ! L’avion n’est pas parti toutefois, et je n’ai plus à attendre qu’il soit annoncé…
Les péripéties commencent, j’aime çà !…
23H10, l’avion décolle enfin ! La première vision de Macao sera donc un aperçu nocturne…
D’ailleurs, c’est la première fois que je mets les pieds en Chine continentale ! Au Laos j’en étais à 50 mètres et Taiwan est considéré comme un pays dissident.
Hormis le Taiwanais, la langue officielle à Taiwan est le Mandarin alors qu’à Macao le langage est le Cantonais, et toutefois encore un peu de Portugais.
1H07 de vol seulement et nous atterrissons. J’aperçois par le hublot les tours illuminées de la légendaire Macao…
Du fait de cette arrivée tardive, il n’y a pour ainsi dire plus de taxis à l’aéroport.
Nous décidons avec deux Taiwanais d’infortunes de partager le seul véhicule qui se présente enfin après 30 minutes d’attente afin de rejoindre le centre ville qui est éloigné.
Après seulement un bref trajet toutefois, nous arrivons dans le quartier des lumières, tout brille de mille feux…
En effet Macao est devenu le Las Vegas de l’Asie et sa réputation de ville-casino a déjà bien franchi les frontières. Et je connais bien Las Vegas, je m’y étais marié il y a quelques années de cela !...
Mes compagnons de route descendent dans l’un de ces immenses palaces. J’ai opté quant à moi pour un hôtel tout à fait modeste qui a plus d’un siècle d’existence, le « San Va Hotel ».
Mais le taxi ne connaît pas cette adresse. Du coup je change aussitôt de véhicule. Le nouveau chauffeur me confirme qu’il connaît et me dépose au coin d’une ruelle sombre en m’indiquant que l’hôtel se trouve là.
Il n’a pas envie de s’y aventurer, je n’ai pas le choix ! Je charge mon sac et part à l’aventure à plus d’une heure du matin dans ce nouveau monde inconnu !...
Je me retrouve dans un dédale de ruelles aux vieux bâtiments et j’ai vraiment l’impression d’être transporté au Portugal, jusqu’aux noms des rues écris en Portugais…
Les calligraphies des enseignes sont toutefois en Chinois, incluant quelque peu de Portugais parfois.
J’erre dans ce labyrinthe de ruelles à la recherche de l’hôtel que j’ai eu la précaution de réserver…
N’ayant pas réussi à trouver de guide touristique à propos de Macao à Taiwan, ni en langue anglaise, et encore moins en français évidemment, j’ai dégoté cet établissement par des infos que l’on m’a fournies sur un forum de voyageurs sur internet.
C’est le moins cher de Macao, mais à 12 $ la nuit tout de même, avec 1 fan et lavabo dans la chambre, sanitaires sur le palier…
Mais impossible d’en dénicher l’adresse à cette heure tardive !...
Dans mes déambulations sac au dos, de nombreuses prostituées m’abordent, me proposant massages et s’appropriant fermement mon bras que je vite dégager pour échapper à ces pressions répétitives… Ambiance des rues de Macao la nuit, sous l’éclairage diffus des lampadaires, tel un marin abordant la terre après des mois de mer… Un autre monde !...
Je trouve enfin le mot « San Va » incrusté dans une enseigne en Chinois.
Un petit escalier glauque monte à l’étage, une grille fermée en bloquant l’accès à mi-chemin.
Je pousse la crémaillère, les barreaux s’ouvrent, et je découvre un vieil homme dormant sur une banquette miteuse à même le palier qui fait office de réception.
Je paye et il me délivre ma clé de chambre. Ouf, arrivé !
Je découvre une série de pièces de style cellules séparées par des fines cloisons en bois, pas de plafond, un peu comme dans une grange sous un grand toit commun.
La promiscuité est palpable et l’on entend tout se qui se passe dans les chambres contiguës. D’un côté des femmes chinoises (certainement des prostituées ayant fini leur « ronde ») parlent fort avant de dormir, de l’autre un homme crache allègrement ses glaires à tout va…
La lumière est omniprésente, et pourtant je n’ai pas d’éclairage à disposition dans ma chambre… Les fenêtres ne ferment pas et les moustiques me souhaitent aussitôt la bienvenue…
Me voici propulsé dans un logis d’un autre temps, qui a dû voir bien des choses…
Les draps ont l’air propres, mais la couverture ne l’est pas du tout !... J’attrape mon sarang et m’enroule dedans, je vais tâcher de dormir autant se faire se peut…
Demain découverte de Macao de jour…
A suivre…
Uxar
Pour accéder au Chapitre suivant dans l’ordre Chronologique, cliquez ici :
21/05/07 Odeurs de Durian et de Bacalao…
Retrouvez Uxar Carnets de Voyages édité sous forme de livres et d'ebooks disponibles sur la librairie de vente en ligne sécurisée TheBookEdition.com
Plus d'infos en cliquant ici
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.